Nancy : Ils dorment dehors pour ne pas abandonner leur chien
À l'approche de l'hiver, le dilemme est cruel pour les sans-abri de Nancy : accepter un toit au prix d'une déchirante séparation, ou rester dans le froid pour garder leur fidèle compagnon ?
Écrit par Alexandre Gauneau
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L'amour inconditionnel plus fort que le confort
Pour Cindy, 35 ans, la question ne se pose même pas. Installée sous une tente, elle refuse catégoriquement de se séparer de Luna et Leika, ses deux chiennes qui la suivent partout. "Ils m'ont dit de m'en débarrasser, mais je préfère rester en tente", confie-t-elle avec émotion. Même son de cloche pour Arnaud, inséparable de Tyron, son american staff. Pour ces propriétaires précaires, l'animal n'est pas un fardeau, mais une bouée de sauvetage. Comme l'explique Arnaud, son chien lui "sauve la vie", lui apportant sécurité et chaleur lors des nuits difficiles.
Un lien vital souvent incompris par les structures
Ce choix de la rue révèle une réalité touchante : pour beaucoup de sans-abri, l'animal représente le dernier lien social et affectif. C'est une présence rassurante dans un quotidien marqué par la solitude et l'insécurité. Pourtant, ce lien fusionnel devient un obstacle majeur à l'hébergement. Les structures d'accueil classiques refusent souvent les animaux, forçant ces maîtres dévoués à l'exclusion. C'est un sacrifice bouleversant qui prouve que le besoin d'amour et de loyauté peut surpasser le besoin primaire d'un toit.
Des lueurs d'espoir à Nancy, mais insuffisantes
Heureusement, les mentalités évoluent doucement dans la cité ducale. Quelques lieux, comme "Le Grand Sauvoy" ou le foyer de la rue de Malzéville, acceptent désormais les binômes maître-chien. La Ville propose même une bagagerie solidaire où les animaux peuvent se poser en journée. Si ces initiatives sont saluées, elles restent trop rares et parfois inadaptées à la réalité de la vie avec des chiens, obligeant encore trop souvent ces duos inséparables à affronter la nuit ensemble, dehors, mais unis.