Ils inventent le “ChatGPT du chien” pour mieux comprendre son toutou

Un éducateur canin et un informaticien ont créé DDog, une intelligence artificielle pensée pour aider les propriétaires à mieux éduquer et comprendre leur compagnon à quatre pattes, à toute heure du jour… comme de la nuit.

Objectif : rendre l’éducation canine plus simple, plus accessible et beaucoup plus proche du quotidien réel des maîtres.

Installé près de Clermont-Ferrand, Frédéric Arnault est éducateur comportementaliste canin depuis 2004. Formé auprès d’un éthologue, il a développé une méthode centrée sur le langage du corps humain dans la relation avec le chien, souvent négligé dans l’éducation classique. Avec Vincent Vermersch, informaticien et homme du web, il décide en 2024 d’aller plus loin : enregistrer ses séances, collecter des cas réels, et nourrir un agent conversationnel ultra-spécialisé. Ainsi naît DDog, une IA qui répond comme si c’était “votre propre chien” qui vous parlait, pour vous guider en temps réel dans les situations du quotidien : chiot qui fait pipi à 22h, problème de socialisation, réactions incomprises…

Ce qui rend DDog si intéressant, c’est à la fois son sérieux et sa spécialisation. Contrairement aux conseils génériques trouvés sur internet ou aux formations vidéo déconnectées du contexte, l’outil s’appuie sur des centaines de situations observées sur le terrain, enrichies par l’expertise d’une docteure en éthologie et psychologue clinicienne, Alice Mignot. L’IA ne répond ni aux questions de santé ni de nutrition, pour éviter les dérives : elle reste concentrée sur le comportement et la relation humain-chien. Dans un contexte où l’éducation passe souvent au second plan face à l’augmentation des dépenses (alimentation, vétérinaire), DDog propose une alternative plus abordable et instantanée, sans remplacer totalement le professionnel.

Lancé en phase de test, l’agent conversationnel est aujourd’hui surtout utilisé par les clients réguliers de l’éducateur, mais ses créateurs visent bien plus large. DDog se décline en trois formules, dont une gratuite pour l’essayer, et un abonnement à 19 € par mois en usage illimité, avec accès à une communauté en ligne de maîtres passionnés. L’idée : démocratiser l’accès à une éducation bienveillante, tout en gardant un filet de sécurité. Si la situation est jugée grave, l’IA renvoie vers un professionnel humain, car “le chien aura toujours besoin de socialiser” et de contacts réels. Conscients des questions éthiques et écologiques liées à l’IA, les deux associés assument ce choix technologique mais veulent l’inscrire dans une “boucle positive” : moins de malentendus, moins d’abandons, et des chiens mieux compris au sein de leur famille.