Connaissez-vous le syndrome de Diogène ? Ces chats en ont fait les frais...
Peu après le décès d’une femme très active dans le milieu de la protection animale, une association s’est rendue chez elle pour récupérer les chats qui y étaient toujours présents. Mais personne ne s’attendait à ce qui allait être découvert…
Écrit par Anaïs Tarande
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En pénétrant au domicile de la défunte – que nous appellerons Mme E. – pour prendre en charge les chats qui y vivaient, l’équipe de Pattounes sans toi(t) a découvert avec stupeur dans quel état se trouvait l’appartement. C'était il y a maintenant 6 ans.
« Nous ne pouvions pas mettre un pas devant l’autre, ni même respirer, toutes les pièces de l’appartement étaient encombrées de divers objets, nourriture, canettes, défections humaines et animales… jusqu’à plus d’un mètre de haut », a fait savoir l’association sur sa page Facebook :
C’est dans ce capharnaüm que vivaient deux chats. « Nous ne pouvions pas faire demi-tour (…), nous avons commencé à réfléchir afin de récupérer ces pauvres bêtes », relate l’association. Il a fallu une semaine pour parvenir à trapper les félins, grâce aux équipes bénévoles qui se sont relayées. Ils se portent bien et iront chez le vétérinaire samedi prochain pour un bilan de santé complet.
La défunte souffrait du syndrome de Diogène
Si cette affaire a suscité de très vives réactions sur les réseaux sociaux, c’est parce que la défunte était très populaire dans le monde de la protection animale. Avec plus de 1500 amis sur Facebook, elle était connue et appréciée pour ses sauvetages d’animaux. Pourtant, dans la vraie vie, Mme E. était vraisemblablement très isolée, et souffrait du syndrome de Diogène, une maladie psychiatrique qui conduit, par accumulation compulsive, à avoir des conditions de vie négligées ou insalubres...
Malgré ce syndrome, tout porte à croire que Mme E. aimait véritablement les animaux, comme en témoignent certaines personnes qui l’ont connue et qui la décrivent comme « une grande dame de la protection animale », « une sauveuse » ou encore « une femme merveilleuse ». Certains de ses amis virtuels se sont même cotisés pour lui offrir des funérailles décentes, c’est dire si elle était aimée…
Mais tous ignoraient dans quoi elle vivait, et tous ont été stupéfaits en apprenant la vérité : « elle ne voulait personne chez elle », affirme Pattounes sans toi(t). Même ses meilleures amies n’avaient jamais pu se rendre dans son appartement.
L'importance des pré et post-visites chez les adoptants et familles d'accueil
C’est justement là où un problème se pose : « comment des associations peuvent-elles confier des animaux à des gens sans même prendre le temps de faire des pré-visites ? » s’interroge Pattounes sans toi(t). Il est certain que si les associations s’étaient rendues chez cette dame avant de lui confier des animaux, l’alerte aurait pu être donnée bien plus tôt… « Nous ne jugeons pas cette femme qui était malade et nous savons bien que les maladies mentales sont complexes et difficile », précise Pattounes sans toi(t). »
Et d’ajouter : « par contre, sans images, les gens ne se rendent pas compte de la gravité de ce syndrome et de ce que cela peut entraîner ». C’est donc pour sensibiliser à cette cause, mais aussi pour rappeler pourquoi les pré-visites sont si importantes, que l’association a choisi de publier des photos de l’appartement de la défunte. « Il ne s'agit pas ici de parler de la personne disparue mais bel et bien de signaler un disfonctionnement et une pathologie pouvant entraîner des maltraitances (ou du moins de la négligence probablement involontaires) envers les animaux. Aux associations et aux personnes de la protection animale, nous voulons faire passer ce message : faites des pré-visites et post-visites chez les familles d’accueil et les adoptants. On ne sait jamais ce qu’il y a derrière les portes (…). »
L’association Pattounes sans toi(t) est actuellement à la recherche des autres chats que cette femme aurait eus ces dernières années. Il y en aurait une dizaine. « Nous ne savons pas ce qu’ils sont devenus », déplore l’association, à part « deux chats qui ont fini en fourrière en 2015 ». Si vous avez des informations à ce sujet, vous pouvez contacter l’association.