“Qui bat son chien…” : à Aix, une convention pour agir vite contre toutes les violences
À Aix-en-Provence, une convention inédite unit justice et associations pour accélérer le traitement des signalements de maltraitance animale et mieux protéger toutes les victimes, humaines comme animales. L’idée clé: une seule violence, aux visages multiples, qui exige une réponse coordonnée et rapide.
Écrit par Alexandre Gauneau
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Signée autour de la CLUMA (cellule de lutte contre la maltraitance animale) et de la CNDA (réseau de refuges), elle dote les huit parquets du ressort d’un numéro unique pour placer en urgence les animaux, fluidifier les enquêtes et déclencher des vérifications croisées en cas de violences intrafamiliales.
L’événement
Paraphée au palais Verdun par le procureur général Franck Rastoul et la présidente de la CNDA Sabine Fghoul, la convention couvre Aix, Marseille, Tarascon, Nice, Grasse, Toulon, Draguignan et Digne-les-Bains, avec un interlocuteur unique disponible sept jours sur sept pour des placements rapides et de proximité.
Portée par la CLUMA créée en 2024, elle structure la chaîne alerte–enquête–protection, réduit les délais qui laissent des animaux des mois en refuge, et renforce la formation des enquêteurs et des référents “maltraitance animale” dans chaque parquet.
Pourquoi c’est marquant
Le principe “une seule violence” impose désormais, pour tout signalement dans un foyer, de vérifier la présence de violences sur conjoint et enfants, et inversement, reconnaissant l’animal comme possible levier d’emprise ou de chantage.
Cette approche brise les silos: protéger les animaux aide aussi à révéler et prévenir les violences humaines, avec à la clé des procédures plus lisibles, une réactivité accrue et des sanctions mieux adaptées à un contentieux pénal complexe.
Ce que ça change
Pour les animaux, des placements plus rapides limitent stress et ruptures de soins; pour les victimes, rester avec leur compagnon facilite la mise à l’abri et la libération de la parole; pour les auteurs, le risque pénal s’accroît via des enquêtes mieux coordonnées.
Le maillage CNDA apporte une réponse à la saturation des refuges et permet des prises en charge temporaires lors des séparations, un modèle reproductible qui pourrait inspirer d’autres ressorts judiciaires.