Spa en alerte : refuges saturés, animaux abandonnés, crise annoncée
En 2024, les refuges animaliers en France ont atteint un point critique : des milliers d’animaux chiens, chats, NAC ont été rejetés faute de places. La SPA et la fondation Affinity tirent la sonnette d’alarme, soulignant une détresse silencieuse, mais massive.
Écrit par Alexandre Gauneau
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Selon une enquête publiée le 18 septembre 2025, environ 38 000 prises en charge d’animaux (chats et chiens) ont dû être refusées par des associations en 2024 parce qu’ils n’avaient pas les capacités d’accueil suffisantes. En parallèle, les associations avaient en moyenne 17 chiens et 20 chats sur liste d’attente, ce qui représente plus de 17 000 animaux en « attente d’une solution » à la fin de l’année.
L’étude, basée sur environ 800 associations, estime que ~19 700 chats et ~18 500 chiens ont été concernés, et avertit que ces chiffres sont probablement sous-estimés. Les chats seraient plus nombreux à être abandonnés, tandis que les chiens resteraient en refuge plus longtemps, par manque de structures adaptées.
Ce phénomène s'aggrave par plusieurs facteurs convergents : l’inflation et la précarité économique rendent l’entretien d’un animal de compagnie plus difficile, les périodes de vacances accentuent les abandons, les portées de chatons se multiplient souvent dans de mauvaises conditions, et la capacité des refuges est fragilisée par des maladies (typhus, etc.) ou des réquisitions liées à des cas de maltraitance.
Malgré cela, un point positif : les adoptions sont restées presque stables durant l’été 2025. Par exemple, entre juillet et août, la SPA a recueilli 7 628 animaux dans ses 62 refuges et maisons, et 6 989 ont trouvé une famille, ce qui évite une partie de la catastrophe annoncée.
Mais la marge est mince. Refuser des prises en charge, maintenir des listes d’attente, voir des animaux sans solution, cela crée une souffrance évitable. Pour les refuges, c’est aussi un épuisement des équipes bénévoles et salariées, et des coûts logistiques exponentiels. À long terme, cela pose une question de capacité d’accueil, de financement, et de responsabilité collective (état, collectivités, citoyens) face à un phénomène structurel.